Rouleur de mécanique,
l’économique n’est qu’un moteur.
N’est-il pas temps d’en sortir ? De redonner à l’économique et à l’argent leur juste place ? Il ne s’agit pas ici de remettre en cause la dimension économique et son importance, mais de la réinscrire dans un cadre qui est le sien, avec ses droits, ses prérogatives et ses devoirs vis-à-vis du navire commun, dont l’économie est le moteur, et l’argent, son fluide. Et puisqu’il est question de navire, a-t-on déjà vu le mécanicien de notre porte-avion nucléaire prendre la barre à la place du commandant ? Si oui, j’ai peur. Tout comme j’ai peur du tout économique qui nous conduit tout droit sur les récifs, ou à l’embolie. Le cœur n’est pas l’esprit, ni le cerveau, ni le systèmes nerveux. Le cœur irrigue le corps tout entier. Qu’il lui prennent de retenir le sang pour lui tout seul et il n’est nul besoin d’être médecin pour se douter de ce qui va se passer. C’est à cela que nous assistons, pétrifiés par les menaces du terrorisme économique. Or ces menaces ne sont rien à côté de ce qui risque bien de se produire, si le moteur et ses mécaniciens ne retrouvent pas rapidement leur place, plutôt que d’occuper toute la place. Comme si la vie se réduisait à des questions budgétaires. Si cela était, vu ce que nous lui coûtons, notre sort serait déjà réglé. Nous serions délocalisés sur le champ. Nous vivons une époque effrayante parce que extra-ordinaire. Nous vivons une période essentielle, l’une de ces époques où quelque chose de décisif doit être accompli, encore faudrait-il arracher ce bandeau du tout-pognon qui nous aveugle. Le moment est venu pour nous de nous hisser sur d’autres plans, avant que la médiocrité ne nous emporte dans son lit de boue. Nous voulons grandir, pour le meilleur de l’Humanité que la vie a placée en nous.