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Acrylique sur bois, 200X150, 2011-2012, commande pour collection privé.

 

 

J’ai eu à faire – il y a peu de temps – à un échantillon de messieurs qui me voulaient du bien. Un bien qu’ils me voulaient pour eux. Des gens très bien, sous tout rapport, propres sur eux, bien coiffés, avec des dents bien blanches, qui, quoi qu’il puisse se passer, raclent profondément le parquet. Un peu comme ces filets dérivants qui éviscèrent les océans - pour nourrir son homme - bien évidemment. Il ne faut pas déconner. 

 

Nous allons faire de toi, tu va voir !...

Et patati&patata…

Mais tu n’es pas assez commerçant, il faut que tu apprennes à te vendre, il faut que tu te mettes en avant, profite, prends tout ce que tu peux prendre, tu t’en fous du reste...

 

Et c’est vrai, ils avaient raison, c’est le «La » de ce temps – et son glas également. Ils/elles avaient entièrement raison, ce blog en est la preuve, ma page face book également. Je ne joue pas le jeu de la marchandisation : ni de mon travail, ni de ma personne, ni de mon âme. Pas question ! J’ai ce courage et ça me va. La liberté pour moi se mesure à l'aulne de sa capacité à renoncer. Dis moi jusqu'où tu es capabe de te délester et je te dirais jusqu'à quel point tu es libre.

 

Électron libre !

Original

Trublion…

Hérétique

 

Les mots ne manquent pas pour désigner ce genre de personnage. Et en particulier venant de la part de gens qui ont réussi dans la vie. Le plus rigolo c’est que dans le même temps où ils allaient me transformer, je leur faisais imprimer deux recueils illustrés tout à fait explicites, dont ils n’avaient sans doute pas lu la moindre ligne, à moins qu’ils n’aient rien compris, dont cet extrait, page 30 - Berlexbio:

 

0030

D’aussi loin que je me souviens, j’ai toujours préféré :

réussir ma vie, plutôt que réussir dans la vie ;

apprécier, plutôt que profiter ;

subsister, plutôt que consommer ;

être, plutôt qu’avoir…

Oui, c’est ça…

 

De loin je préfère me posséder en me dépossédant,

plutôt que possédant comme un possédé.

 

Promeneur, je ne recherche rien en particulier.

Ne recherchant rien en particulier, il est rare que je rentre bredouille.

Plutôt que courir, je préfère tendre vers… sans chercher à savoir vers quoi ni qu’est-ce ?

La création artistique étant conçue ici comme un moyen,

un véhicule,

un fil conducteur,

un instrument parmi d’autres,

au service d’une seule certitude,

elle-même fondée sur un simple pressentiment :


celui d’avoir un rendez-vous quelque part qui m’attend,

un rendez-vous dont je ne sais rien ni ne veux rien savoir à l’avance.

 

Ainsi j’avance vers « j’en sais rien » depuis l’enfance,

explorant ma circonférence

à la façon de Rahan,

s’en remettant régulièrement à la pointe de son coutelas 

pour choisir la direction qu’il prendra.

 

Toute chose qui rend imprévisible.

Et libre aussi.

Libre de vivre, libre de mourir, car les trois vont ensemble.

 

Ce n'est qu'après l'impression de ces deux facicules (Berlexpo et Berlexbio) et le visionage des petits films tournés lors de mes quêtes devant le siège d'entreprises, (pour la plupart clientes des p'tits messieurs), qu'ils prirent conscience de ... Mais je réserve le reste pour un texte à paraitre un peu plus tard, sous le titre : Le roman de Benjamin.

 

Bref,

tout cela pour m’être engueulé avec moi même tout à l’heure de ne rien publier sur mon travail, presque actuel. D’où cette peinture shootée avec les moyens du bord, j’en suis désolé, mais l'un de mes meilleurs amis, Frère Jean-Marie du Potager, qui par ailleurs est photographe, est resté vivre à Paris, lui.

 

Bien à vous.

 

 

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