Après un préambule à ne pas manquer, est ici défendue l’idée que les taux bas et négatifs révèlent le coût élevé du maintien artificiel de la solvabilité.
Pour comprendre les faits économiques, financiers et monétaires, il faut prendre de la hauteur et faire le vide dans son esprit.
En particulier il faut gommer totalement les narratives des élites et de leurs PHD à la solde. En effet leurs paroles n’ont pas pour objectif de refléter le réel et d’en débattre mais de l’influencer, de le tronquer et même de le truquer.
Toute décision économique ou monétaire s’analyse comme un transfert de ressources de la poche des uns vers celles des autres, rien n’est neutre.
C’est la raison pour laquelle la plupart des décisions sont présentées de façon partielle, unilatérale, comme des free-lunchs. Elles sont censées être bénéfiques mais ne rien coûter à qui que ce soit!
Avez vous entendu parler du coût des mesures de sauvetage des banques en 2008? Y a -t-il eu débat? Non!
La modernité pseudo démocratique est manchote ; alors que toute décision devrait être présentée en disant d’un coté il y a ceci mais de l’autre il y a cela, la modernité affirme qu’il n’y a que des récompenses. La modernité démocratique élude le négatif alors que tout est à la fois positif et négatif. C’est la loi du réel, l’ambivalence.
Elle rejette les coûts hors du champ du savoir et lorsqu’ils sont repoussés dans le temps, ce qui est fréquent, elle se contentent de parler de « risque » sans oser dire qui, en fait est l’assureur de ce risque !
L’une des phrases les plus profondes que l’on entend souvent est celle ci: « ils déplorent les effets dont ils chérissent les causes »; cette jolie affirmation serait de Bossuet. Elle montre bien l’opération scélérate des élites et de leurs conseils dans son fondement: la dissociation des causes et des effets.
Notre Macron la pratique à longueur de journée!
Les élites mentent peu au sens traditionnel du terme, non, elles truquent en dissociant les causes et les effets, en les inversant en établissant des constructions parallèles, sortes de fausses chaines de raisonnement pour aboutir à des résultats acquis d’avance etc.
La démocratie moderne repose sur l’escamotage, sur la séparation des formes et des contenus, sur la dissociation des signes et du réel bref elle repose sur les découvertes des sciences sociales et des sciences du langage, sur la découverte de l’inconscient, sur le pouvoir de la répétition et sur les effets ravageurs des émotions sur la conscience .
Le pouvoir des élites est celui de l’unilatéralisme même quand elles mettent en scène des faux grands débats comme y excelle maintenant notre Macron. Il adore cela depuis qu’il y a goûté .
Le faux débat c’est le débat normal sur les médias français ; il consiste à encadrer un débat, à le baliser sur un champ bien précis et à enfermer les locuteurs. Il consiste à interdire ce que j’appelle « le droit de suite ». Le droit de suite c’est celui de toute discussion entre égaux c’est à dire le droit de relever jusqu’au bout les incohérences de l’adversaire et de le pousser dans ses retranchements.
Les médias interdisent le droit de suite, c’est toujours Macron ou les représentants du pouvoir qui doivent parler en dernier et si ce n’est pas le cas, c’est le soi-disant modérateur qui se charge de cloturer en re-assénant sans contradiction la version du Pouvoir.
Si vous débattez, n’acceptez jamais ce trucage, pensez y . Le dernier mot est le plus important !
En bref le système de la modernité pseudo démocratique est un système de signes, de manipulation de signes, de création d’un univers de mensonge, authentiquement fake, qui repose sur une idéologie , idéologie close, tautologique du genre: votre fille est muette parce qu’elle ne parle pas.
La tautologie de base étant celle du marginalisme économique qui institue la frivolité de la Valeur: la Valeur n’existe pas, elle est dans la tête des gens, ce qui existe c’est le prix et le prix est l’intersection de l’offre et de la demande et la demande et l’offre sont déterminés par… les prix.
En pseudo démocratie moderne, on pratique l’inversion des causes et des effets , on mystifie: les destructions sont destinées à faire vivre, à prolonger, les appauvrissements sont destinés à enrichir; le sabotage des systèmes de retraites et de santé par exemple sont présentée comme de réformes nécessaires à leur survie. L’uberisation qui rend esclave est défendue comme un instrument de liberté. La censure c’est le garant de la liberté d’expression. Les interdictions sont vendues comme ayant pour objectif d’assurer votre liberté, votre précarisation assure votre sécurité n’est ce pas! Etc
Vous m’avez compris.
C’est l’envahissement des techniques de la publicité dans le langage de la politique et de la science, c’est le remplacement du savoir par l’opinion et de l’opinion par la coercition « soft ».
Tout repose sur une découverte majeure qui est celle de la « disjonction ».
Les signes, les symboles peuvent exprimer et refléter le réel, c’est leur fonction, mais ils peuvent aussi être autonomisés par rapport à ce réel et devenir doués d’une vie, bénéficier d’une combinatoire propre au gré de celui qui parle et qui a le pouvoir d’imposer sa parole.
La disjonction est l’outil suprême du pouvoir soft. Le pouvoir est celui de séparer les les ombres des corps.
Ils, la classe du Pouvoir, ne veulent pas montrer, éduquer , ils veulent dissimuler, convaincre, manipuler. Leur parole, mille fois répétée, traverse le prisme d’un agenda, voila pour quoi le public et les médias vivent, vibrionnent comme je le dis souvent: dans la bouteille, comme des mouches.
Prenons un exemple; il est une sorte de cheville ouvrière ou de pierre angulaire de l’échafaudage intellectuel destiné à vous baiser, vous , classe moyenne, non ultra riche.
Je parle des taux d’intéret nuls ou négatifs.
Les élites veulent vous faire croire que c’est naturellement que les taux sont nuls ou négatifs, elles ont inventé un mythe du taux naturel r* qui serait nul ou négatif parce que la croissance à venir dans les prochaines années serait durablement faible.
Suivez moi bien.
Donc on pose que la croissance va être nulle ou réduite, donc il y a peu d’occasions d’investissements donc il y a un excès d’épargne donc la rémunération de l’épargne doit être nulle ou négative et le tour est joué.
Bien entendu ce qui est ainsi posé , par Lawrence Summers par exemple est une idiotie tautologique: on pose que la croissance va être durablement faible pour en tire la conclusion que les taux doivent être nuls! Ce qui permet de mener des politiques monétaires non traditionnelles pour … faire baisser les taux, faire des QE et arroser de crédit gratuit …On dit que le taux naturel est nul … pour mettre les taux artificiellement à zéro.
Grace à cette tautologie / construction parallèle on peut annuler la rémunération de l’épargne des classes moyennes, faire en sorte de détruire leurs économies, on rend le cout d’accès à cette manne gratuit! Au profit de qui ? Au profit des emprunteurs, c’est à dire les gouvernements, les spéculateurs boursiers, les banques et les déja riches.
En clair on empêche le petit peuple de capitaliser, de tirer profit de sa prévoyance, d’accumuler pour que les autres les gros, les proches des pouvoirs, eux, puissent soit continuer à s’endetter soit continuer à capitaliser! Et bien vivre!
Il n’y pas plus de taux naturel que de beurre en branche, surtout dans un système de monnaie de crédit ou le crédit est donné, bradé , illimité. Les crédits créent les dépôts, on ne prête pas à partir de ressources disponibles, on avance en marchant on crée les ressources pour prêter…en prêtant.
il n’y a aucune fatalité de croissance lente ou ralentie comme les élites le prétendent et si il faut se résoudre à une croissance faible et donc à une inflation faible c’est parce que le système, les gouvernements, les banquiers, les ultra riches sont surendettés, il y a un boulet dans le système, ils ont besoin de taux faibles pour rester solvables.
Un point c’est tout.
Si on laissait la croissance accélérée, la tension réapparaîtrait sur les ressources, sur le partage des ressources, les prix accéléreraient, l’inflation aussi, les taux également et la pyramide de dettes de 360 et quelques trillions s’effondrerait et avec la elle la pyramide de 600 trillions (minimum) de dérivés!
La cause ou plutôt la raison des taux bas , nuls et négatifs est inscrite dans les bilans: c’est le surendettement. Si les taux montaient le coût des dettes ferait s’écrouler tout l’édifice. Cela ruinerait le capitalisme fictif, le capitalisme financialisé.
Les taux sont bas parce que si ils étaient élevés ou normaux, les bilans n’y résisteraient pas et la cause des taux bas en dernière analyse c’est … le surendettement qui est incorporé dans les bilans.
Les taux sont bas parce qu’il faut préserver l’ordre social: les riches doivent rester riches, les dominants doivent dominer, les classes moyennes ne doivent jamais devenir supérieures.
La croissance est faible parce que le système a un boulet qui l’ empêche d’avancer; c’est le boulet du stock de dettes.
Faites comme je le soutiens, luttez contre le surendettement, restaurez la santé des bilans nettoyez les dettes et augmentez les fonds propres, et vous ferez disparaître le besoin objectif de taux nuls ou négatifs.
Restructurez les bilans, euthanasiez les dettes excessives, non remboursables, celles qui entretiennent les zombies, faites une opération Vérité, sortez des fictions comptables, et vous verrez les taux vont redevenir normaux, comme ils étaient avant dans l’histoire.
Mais pour cela il faut transférer, il faut faire le contraire de ce que les élites et leurs gouvernements font: il faut restructurer les dettes, ruiner certains détenteurs de capital fictif et forcer le monde capitaliste à remettre des fond propres dans le système au lieu d’en retirer par les buy backs, le private equity et les dividendes .
Après la crise financière, une promesse simple fut faite aux contribuables européens : désormais, ils ne seront plus en première ligne lorsqu’il s’agit de financer les opérations de renflouement des banques. Désormais, les investisseurs allaient devoir payer la note.
Michel Barnier, responsable de la régulation financière à l’époque, avait notamment tweeté en décembre 2013 : « Les contribuables ne sont plus en première ligne lorsqu’il s’agit de payer pour les erreurs des banques. »
6 ans plus tard, on ne peut que constater que les gouvernements cherchent tous les moyens possibles pour contourner cette règle. Ce mois-ci, la Commission européenne a approuvé le sauvetage de Norddeutsche Landesbank-Girozentrale. L’Italie est également en train de préparer un plan de sauvetage pour une banque régionale du Sud.
« Nous ne pourrions pas être plus inquiets. Ce pourrait être le dernier clou dans le cercueil de notre cadre de résolution », a déclaré Luis Garicano, un membre espagnol du groupe libéral du Parlement européen.
Après la crise, l’Union européenne s’était accordée sur une série de règles qui devaient transférer le fardeau aux propriétaires et aux créditeurs des banques en difficulté, en les obligeant d’encaisser des pertes avant le recours à des fonds publics. Une entité fut créée afin de gérer les cas des banques en faillite de la zone euro. En cas de problème, les prêteurs doivent émettre des instruments spéciaux de dette qui peuvent être convertis en actions ou annulés en cas de problème.
Vu que ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur en 2016, leurs limitations sont rapidement apparues au grand jour. Le Mécanisme de Résolution Unique (MRU), l’agence européenne qui gère les faillites, ne s’occupe que des gros cas, tandis que les autres sont gérés par des institutions nationales. Celles-ci affichent des disparités importantes, ce qui ouvre la porte à des renflouements publics.
La facture des renflouements publics
Depuis 2016, la facture des renflouements publics ne cesse de voir son montant grimper :
Au final, la pratique montre à quel point les gouvernements sont allergiques à l’idée de transférer le cas d’une institution en difficulté à une institution européenne. Mais aussi comment les circonstances spécifiques rendent politiquement indésirable l’application des dispositions les plus dures du dispositif. Voici les cas les plus importants de ces 3 dernières années, des exemples dans lesquels les contribuables ont dû mettre la main au portefeuille :
Banca Popolare di Bari
Il s’agit de l’exemple le plus récent. Cette banque a accumulé des crédits non performants « au-delà de tous les niveaux acceptables », selon son CEO. Le gouvernement italien s’est accordé sur la création d’une banque de développement qui sera financée à hauteur de 900 millions d’euros. Celle-ci devra restructurer la banque. Avec un bilan qui pèse environ 14 milliards d’euros, Banca Popolare di Bari est trop petite pour être gérée par la BCE ou le MRU. L’Italie ne souhaite pas appliquer le cadre de résolution car la plupart des investisseurs de la banque sont des citoyens lambda, donc des électeurs.
NordLB
NordLB a reçu le feu vert de l’UE pour bénéficier de 2,8 milliards d’euros en injections de capital, ainsi que pour 5 milliards d’euros de garanties. L’argent est apporté par 2 Landers, ainsi que par des banques d’épargne publiques. (…) La commission a décidé qu’il ne s’agissait pas d’une aide d’État illégale car les investisseurs sont rémunérés « selon les termes du marché ». Autrement dit, un investisseur privé aurait pu accepter ces conditions. Ce qu’aucun n’a fait, pourtant.
Banca Carige
En raison de crédits non performants et de conflits internes, Banca Carige a accumulé les crises pour être mise sous l’administration de la BCE au début de l’année 2019, ce qui est rare. En janvier, le gouvernement a fourni des garanties de 3 milliards d’euros. La commission a approuvé l’opération de sauvetage car elle était, selon elle, en conformité avec ses règles vu que Carige rémunère l’État et que le renflouement est « ciblé, proportionné et limité dans le temps et dans ses objectifs ».
Veneto Banca and Banca Popolare di Vicenza
Après des mois de recherche d’une solution pour une kyrielle de banques italiennes en difficulté, la BCE siffla la fin de la partie un vendredi soir de juin 2017. Le MRU devenait responsable. Cependant, celui-ci décida qu’elles n’étaient pas suffisamment importantes. Elle passa alors le témoin aux autorités italiennes. Celles-ci ont engagé jusqu’à 17 milliards d’euros afin de favoriser la liquidation et la fusion avec Intesa Sanpaolo. Les actionnaires et les créditeurs juniors ont encaissé des pertes conformément aux lois européennes, l’Italie décida par la suite de les indemniser dans leur majorité.
Banca Monte dei Paschi di Siena
L’Italie demanda une exemption pour éjecter 5,4 millions d’euros la plus vieille banque du monde. Elle fut accordée en raison de la disposition qui prévoit qu’il est possible de sauver une banque en cas de risque de « perturbations sérieuses » sur l’économie locale. Les actionnaires et les créditeurs juniors ont encaissé des pertes, même si les particuliers purent demander une compensation. Comme dans le cas des banques vénitiennes, les porteurs seniors d’obligations furent épargnés. L’État possède aujourd’hui 68 % de la banque.
Caixa Geral de Depositos
La recapitalisation de cette banque portugaise publique ne fut pas considérée comme illégale en 2017 car il s’agissait d’un cas similaire à NordLB (termes du marché). Le Portugal a injecté 3,9 milliards d’euros afin de procéder à une restructuration profonde de la banque dans le but d’assurer sa pérennité. L’État s’attend à toucher un dividende de 237 millions d’euros l’année prochaine.
Cyprus Cooperative Bank
En 2018, Chypre a reçu l’approbation de l’Union européenne pour investir 3,5 milliards d’euros, soit plus de 10 % de son PIB, pour démanteler la seconde banque du pays. La commission a approuvé le plan en raison de l’ancienneté de ce cas, qui remonte à bien avant l’implémentation du nouveau cadre de résolution des faillites bancaires dans l’Union. La moitié des crédits était non performants, mais ils avaient été accordés uniquement grâce à l’argent des épargnants, ce qui signifie qu’il n’y avait personne d’autre à qui infliger des pertes.
« Accablé physiquement, financièrement, spirituellement, le Blanc est d’abord piégé parce qu’il ne peut pas expliquer sa situation. Il n’a aucune dialectique. » — Lounès Darbois, Sociologie du hardeur (2017)