Le bonheur n’est pas dans la volonté, mais dans la participation
Par Andrey Devyatov − Le 23 avril 2020 − Source devyatov.s
L’homme, étant dans un corps corruptible, est mortel. Par conséquent, l’essentiel de sa vie est le temps – il est son capital.
«La vie n’est donnée qu’une seule fois, et il est nécessaire de la vivre pour qu’elle ne soit pas atrocement douloureuse à cause des années passées sans but» – voilà ce que l’hymne enseigne à l’homme Soviétique dans le roman «Et l’Acier Fut Trempé» de N. Ostrovski.
Le but de la vie dans la société de l’information sera – non pas d’«amasser des biens» (extraire les ressources de l’espace), mais d’acquérir un «nom» (honneur, réputation, renommée – en termes de richesse = «le goodwill»).
Le goodwill s’acquiert par le travail et la renommée (information).
Dans le marxisme, le travail est une marchandise. Et la productivité du
travail augmente en raison de sa spécialisation (distribution) et de la
concurrence.
Dans le védisme, le travail est une participation à l’œuvre commune
pour le bien commun. Au début de l’œuvre commune, il n’y a que des
ressources (stock). Il n’y a pas d’emploi ou de dépense. L’emprunt n’est
pas nécessaire. Ainsi la phase est capitalisée – et c’est le début du
cycle de production. L’œuvre est animée par des aspirations et une
éthique d’entraide. La concurrence est absurde. La distribution des
résultats du travail a lieu selon la participation.
Le temps de l’assimilation par l’humanité des ressources de l’espace
terrestre s’achève. Restent l’Arctique, l’Antarctique et l’espace.
Le temps est venu d’assimiler les ressources du temps, sous l’aspect des
phases des vagues historiques de différentes périodes – des fenêtres
d’opportunités pour que les gens s’insèrent par la résonance des
passions de l’Esprit, dans la «musique des sphères».
Les technologies de l’information relèguent les technologies
industrielles au second plan. La richesse de l’économie numérique se
transforme en rente technologique et informationnelle. L’argent «bi 幣»,
comme mesure de la valeur, est remplacé par l’argent «chao 鈔», seulement
en tant qu’unités de compte du «goodwill» entre les mains des
évaluateurs.
Et le système russe de rating social collectif est l’accumulation de
richesses en goodwill inséparable de la personne.
Dans le cadre d’une telle accumulation, de nouveaux collecteurs d’impôts
font la loi «du fichier fédéral informationnel unique contenant des
informations sur la population de la Fédération de Russie». Cette
ressource numérique de contrôle des services fiscaux avec son centre de
traitement des données situé à Gorodets rassemblera les informations sur
toutes les personnes vivant en Russie – citoyens et étrangers, vivants
et morts – leurs données de base, liens familiaux, éducation, statut
social, comptes monétaires et actions dans les entreprises, propriété,
compétences et préférences, talents et capacités, amis et amants,
loisirs et soins, revenus et dépenses, amendes et casier judiciaire,
places dans un cimetière, droit d’auteur et autres droits, héritages et,
surtout, richesse de sources occultes (pots-de-vin, honoraires, services
bancaires parallèles, caisse spéciale de services spéciaux).
Est-ce à dire que la «garde prétorienne numérique» du zemstvo civil en
Fédération de Russie aura la possibilité de mettre sous contrôle fiscal,
pour ainsi dire, tout le monde : les gens, les entreprises et le
gouvernement lui-même?
Convenons que les données sur la personne, systématisées en neuf axes :
- l’appel du cœur – la voix du sang;
- les ancêtres – les descendants;
- amis – relations;
- éducation – santé;
- connaissances – compétences;
- opportunités – intentions;
- besoins – capacités;
- morale – talent;
- caractère – volonté;
formulent l’accumulation du goodwill dans un portrait numérique.
Chez les organisateurs du fichier, le résultat, pour chaque personne,
est appelé «profil d’or idéal» de 30 types d’informations reçues de 12
services et organismes de suivi, de comptabilité et de contrôle.
Dans le védisme, le portrait numérique des données sur une personne
forme le numérateur de la fraction, où le dénominateur est l’âge – les
années de sa vie.
On obtient ainsi une unité de compte, de ce que vaut une personne : le
goodwill (sa bonne volonté) inséparable du porteur, d’une durée d’un an.
C’est associé à la valeur du nom, et pas au don naturel de volonté.
Cette nouvelle unité de compte de la richesse dans la société de
l’information peut s’appeler Kashchei (仙). Dans les contes de fées,
c’est le seigneur de la richesse du monde invisible: «Là est le roi
Kashchei qui languit sur l’or. Là est l’esprit russe. Là on hume la
Sublime Russie.» Dans les mythes et la pratique historique, l’Esprit se
matérialise en or. Kashchei, dans les contes populaires, tend à se
transformer en corbeau – un signe avant-coureur de la volonté du Destin.
En outre, l’algorithme mathématique évalue de manière impartiale le
«profil d’or» – le nom de la personne (années motivées ou sans but) avec
une pièce numérique (en anglais, coin).
Cette crypto-monnaie du Trésor (code d’accès : rouble numérique) peut
également être apportée pour constituer une part du stock de l’œuvre
commune (corporation d’entraide collective) pour le bien commun
(harmonie joyeuse de l’auberge).
Le système monétaire est divisé en deux circuits :
- la nouvelle monnaie numérique à investir dans le stock d’une cause
commune, - la monnaie ancienne officielle (en espèces ou non) pour la masse
monétaire en circulation dans les échanges sur le marché de la
consommation, en gros et au détail.
Ainsi, un nouveau type d’organisation de l’économie émerge dans la
société : les chaînes de production se forment en réseaux technologiques.
À l’échelle mondiale, le modèle de fonctionnement de l’économie de
réseau ne sera ni le Grand Échiquier, ni «la table de cartes du Grand
Jeu», mais la Stratégie de Domination – 围棋 de la battue du jeu de go, «la pensée Go».
Avec la capitalisation du temps, non pas entendu comme une durée
progressive (échecs), ni comme une séquence de mouvements en cercle
(cartes), mais comme une phase de l’art de l’influence : une série de
mouvements à partir du point de liberté de manœuvre.
Sixième partie du traité «La Politique Céleste sur ce qui est Important,
ou ce qui est capital» (Das Kapital – 资本 论)
Andreï Deviatov
- La Célesto-politique au sujet de ce qui est important ou de ce qu’est le Capital
- La Célesto-politique au sujet de ce qui est important ou la Capitalisation du Temps
- La Célesto-politique au sujet de ce qui est important ou la richesse de la Société de l’Information
- La Célesto-politique : Un an de vie comme unité de compte de la richesse
Traduit du Russe par Carpophoros, relu par Hervé et Marcel pour le Saker Francophone