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Écrire - (pour rappel...)
Lettre à un éditeur

Paris, 1997

Madame, Monsieur,

L’écoulement de mes encres sur la page blanche pisse la sueur, comme l’accidenté
pisse le sang sur le bas-côté. Souvent, très souvent, ces écoulements dérangent,
démangent, choquent le chaland, provoquent des dérèglements, des suintements,
libèrent tout un tas de sentiments, voire des ressentiments.
Énervement des gens.
Pourtant, je ne suis qu’un témoin de mon temps. Après tout, je ne fais que tremper
ma plume dans les miroirs du réel alentour. Qu’y puis-je ? Qu’y puis-je si les mots
pétris dans le pétrin des maux grandissants se révèlent être un matériau parfois
violent ? D’ailleurs, la violence de mes mots n’est rien à côté de la brutalité
environnante, prégnante, grimpante.
Et la brutalité environnante, je la ressens profondément lorsque je regarde à 360°.
Pour tout dire, il arrive régulièrement qu’elle m’échauffe le neurone, au point de
pousser ma plume à
s’é-ner-ver !
Un peu, beaucoup,
passionnément,
comme un fou.

À vous de juger. Dans l'attente de vous lire...

 

Cordialement vôtre. 

Bernard-Alex Le Moullec

Artiste plasti'cœur

P.S : Vous trouverez, joint à cette lettre, mon manuscrit enregistré à la Société des Gens de Lettres sous le titre : Extr'aime violence.

 

*Note de bas de page pour la postérité...

(Édité par une maison ayant pognon sur rue et les poches pleines des droits d'auteur non versés, (ni chiffres communiqués sur les exemplaires vendus). Une maison ! Avec direction en habit de gauche, taillé sur mesure et de fil blanc cousu. Bouche cousue sur l'individu qui s'affaire à se faire reluire la reliure à la brosse à repasser, sur les plateaux télé, en studio, colloques, débats, symposiums et droits de l’Homme, tout ça...) 

 

 

 

 

 

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